Association sénégalaise qui soutient la scolarité des enfants de Niague Peulh au Sénégal.
LE JARDIN DES LUTINS
Le Jardin des Lutins est une école maternelle associative. Elle est payante, ceci afin d’en assurer le fonctionnement, et ouverte à tous. Elle ne perçoit actuellement aucune subvention publique.
Elle a ouvert ses portes le 18 octobre 2018 et accueillera 43 enfants âgés de 3 à 7 ans à la rentrée 202. Les parrainages permettent d’assurer la gratuité aux familles. Pour ces enfants, la prise en charge est entièrement assurée par les parrains. La gratuité est donc assurée aux familles.
Le coût du parrainage est de 150 € par année scolaire et par enfant. Cette contribution est ventilée de la façon suivante :
Frais de fonctionnement de l’association: 5%
Scolarité : 57,5% ; cela comprend les frais d’entretien des locaux, les fournitures et équipements scolaires, les salaires des enseignants, de l’aide maternelle et du prestataire de musique
Les repas : 37,5% (voir paragraphe ci-après)
LE PARRAINAGE
Le parrainage à l’association « L’Enfant d’Abord »permet à un enfant d’âge pré-scolaire (3 à 6 ans) de bénéficier de l’enseignement de l’école maternelle. Au Sénégal, cet enseignement reste rare (3% des enfants) et s’avère pourtant indispensable.
Au Jardin des Lutins, nous suivons le programme sénégalais.
Le parrain accepte de s’engager pour plusieurs années, au moins 6 ans, durée nécessaire pour que l’enfant acquière la maitrise du français (qui est ici une langue étrangère), le calcul, la lecture et l’écriture. Ce n’est qu’à ces conditions que l’enfant pourra réellement effectuer une scolarité réussie, ou envisager une formation professionnelle.
PRIORISATION
Notre critère de choix concernant l’enfant est sa situation socio-économique. C’est pour nous le critère le plus important. Nous privilégions les plus démunis ou ceux qui vivent une situation particulière (orphelin, par exemple) qui fragilise sa future insertion socio-professionnelle.
Nous évaluons aussi le désir des parents et leur attitude vis-à-vis de la scolarité (l’école n’est pas une garderie !). Un accord moral est passé avec eux, concernant notamment l’absentéisme. En cas d’absence de l’enfant, une visite est systématiquement rendue à la famille.
Le parrain reçoit régulièrement des nouvelles de son filleul, des photos de l’enfant, de son environnement et de ses cahiers. Il peut ainsi suivre ses progrès. L’envoi de mails, voire même de petits cadeaux, sont encouragés car ils motivent l’enfant qui se sent soutenu.
FIGURE 1
RENCONTRE ENTRE UNE MARRAINE ET SA FILLEULE
POURQUOI LE JARDIN D’ENFANTS EST-IL PAYANT ?
Le jardin d’enfants est une école maternelle privée. Les écoles maternelles gratuites sont peu nombreuses au Sénégal et plutôt concentrées dans les grandes villes.
POURQUOI EST-IL IMPORTANT QUE L’ENFANT FRÉQUENTE LE JARDIN D’ENFANTS ?
Les enfants entrent à l’école élémentaire à l’âge de 7 ans. La 1ère année est appelée Classe d’Initiation (CI), un ersatz de maternelle. Puis le cycle comprend 5 classes, comme en France : CP, CE1, CE2, CM1 et CM2. Un concours d’entrée valide l’entrée en 6ème (collège).
Les enfants de notre zone sont majoritairement issus de l’ethnie peulhe. A l’âge de 7 ans, ils ne parlent que le peulh mais, à l’école, la scolarité se fait en français qui est, pour tous, une langue étrangère.
L’enseignant n’est pas obligatoirement peulh, il vient souvent d’une autre ethnie. Il va alors utiliser un dialecte, le wolof qui est une langue véhiculaire parlée et comprise partout dans le Sénégal…mais que nos petits ne connaissent pas encore. Comprendre le maitre s’avère donc difficile.
S’ajoute une difficulté supplémentaire : à l’entrée à l’école, les enfants n’ont jamais tenu un crayon ni fait de coloriages. Reproduire les lettres en suivant un sens d’écriture est donc un exercice très difficile pour eux.
Notons enfin que les classes sont surchargées (60 élèves en CE1 cette année et aucun ne sait lire !) et que l’enseignant est seul dans sa classe, sans aucune aide.
Le contexte familial n’est pas souvent porteur. Pour la grande majorité d’entre eux, les parents sont illettrés et n’ont jamais fréquenté l’école. Le fonctionnement, les besoins, les exigences de l’Institution scolaire leur restent étrangers. L’enfant n’est donc pas stimulé ni soutenu. Toutes ces raisons expliquent pourquoi seuls 40% des élèves entrants en CI atteindront le CM2. Et très peu parviendront à l’Université. Beaucoup quitteront le collège sans diplôme et n’accèderont pas à une formation professionnelle qui est payante.
Le jardin d’enfants place l’enfant dans un environnement favorable à l’acquisition des compétences scolaires. Les résultats de ses enfants, leur attitude face à l’apprentissage sont significativement bien meilleurs que ceux des élèves ayant débuté leur scolarité en CI.
Au Jardin des Lutins, nous ne dépassons pas 25 enfants par classe.
Au Sénégal, comme ailleurs, le monde évolue. Les modes de vie traditionnels tendent à disparaitre. L’avenir appartient à ceux qui sont capables de poursuivre des études en français. Les autres devront se contenter d’emplois subalternes sous-payés, ou vivre de la charité de leur famille, pratique qui tend à diminuer par manque de moyens financiers. Les filles seront mariées, souvent jeunes et deviendront les « bonnes » de leur belle-famille. Les garçons trouveront à s’employer à des travaux ingrats et mal payés.
ON N’APPREND RIEN LE VENTRE VIDE !
Niague Peulh est un village de brousse économiquement sinistré. Les enfants souffrent tous de carences alimentaires en calcium, protéines et vitamines. La ration alimentaire quotidienne est souvent insuffisante, compensée par des produits industriels peu onéreux mais catastrophiques sur le plan sanitaire (chips, bonbons..).
Au Jardin des Lutins, chaque jour, les enfants reçoivent un petit déjeuner comprenant un produit laitier, du pain ou des céréales et des protéines végétales.
Puis, on leur propose un gouter composé de céréales, sucres lents et un jus de fruits. Les ingrédients sont des produits locaux, choisis pour leurs qualités nutritionnelles, en lien avec des médecins. Les plats sont préparés chaque jour sur place.